Ma grande carcasse et moi, en ce moment, on a du mal à cohabiter.
Déjà, c'est l'hiver (je ne reviendrai pas sur un de mes billets précédents, j'ai peur de ne pas m'en remettre).
Et l'hiver, ma grande carcasse n'aime pas trop non plus.
Après, on a aussi du mal à s'accorder sur pas mal de points.
Je voudrais vêtir ma grande carcasse à ma façon, mais elle est plutôt réfractaire à mes désirs.
Où plutôt elle est génée quand les pantalons sont trop courts, les manches aussi, sans parler des collants qui sont introuvables.
Elle s'impose avec un format qui n'est pas toujours à mon goût, et force est de constater qu'elle l'emporte souvent.
Elle se plaint souvent en ce moment, d'un poids qu'elle ressent sur sa partie supérieure, comme si toute la misère du monde venait s'y appuyer, peinarde.
Elle voudrait bien quelques fois faire partie d'un autre monde, celui des petites carcasses, pour passer inaperçue, voire se faufiler facilement.
Des fois, elle me dit que c'est de sa faute si aucun amoureux se présente à elle, parce qu'elle fait peur, ou simplement qu'elle impressionne.
Dans la même veine, elle râle souvent parce que le commun des mortels suppose qu'elle est forte, inébranlable, et qu'elle peut recevoir et accepter les coups facilement.
J'ai beau lui dire que c'est pas de sa faute, qu'elle n'y est pour rien, je sens bien qu'elle est pas toujours heureuse, et même si des personnes bienveillantes lui font des compliments (pas très
souvent quand même), je sais qu'elle aimerait bien qu'on la serre dans les bras.
Y a pas besoin d'être le géant vert pour ça.