Voici encore une de mes dernières trouvailles :
Ça a commencé comme une plaisanterie. On a beaucoup ri, on s'est embrassés, on s'est caressés, c'était doux, c'était chaud, j'étais bien, je n'avais
jamais été aussi bien de ma vie.
Je ne suis redescendu du ciel que le lendemain matin, par l'escalier, titubant de bonheur.
Naïf, je pensais que, désormais, j'allais être heureux toujours.
Avant d'avoir repris mes esprits, j'avais décidé de reprendre la ferme de son père.
Quand on est amoureux, on devient un peu fou, et comme je l'étais déjà un peu avant, j'étais capable de tout.
Son père aurait été poissonnier, je reprenais la poissonnerie.
J'ai bien aimé ce livre.
Sans doute parce que je suis, moi même fille de paysan (mais pas de poète, malheureusement).
Ce livre est découpé en petits chapitres, qui font penser à un recueil de nouvelles.
Sauf que là, l'histoire se suit.
Vous l'aurez compris, c'est l'histoire (un peu autobiographique, je crois), d'une jeune homme qui tombe amoureux d'une jeune fille, fille de
paysan.
Et qui pour plaire à sa belle, s'investit d'une mission : devenir paysan et reprendre la ferme familiale.
J'ai beaucoup souri à la lecture de ce livre, car j'ai eu le sentiment d'y être (pas en tant que jeune homme amoureux, ni en tant que jeune fille
aimée).
C'était simple des bribes de mon histoire familiale : la dureté des travaux, l'éloignement rural, et la confrontation des cultures.
Sauf que moi, j'ai depuis, quitté cette ambiance, pour rejoindre la ville proche qui me tendait les bras pour y faire mes études, et ensuite m'y
installer.
Pour rien au monde je ne retournerais dans cette vie ancienne, sans pour autant la renier.
Elle m'a façonné, m'a appris à me contenter de peu (pas tentée d'acheter du maquillage chez Sephora), et m'a donné aussi l'envie d'aller voir ailleurs
(si j'y suis, par exemple).
J'ai beaucoup de tendresse pour le monde paysan, j'y replonge d'ailleurs souvent en écoutant les discussions entre mon frère et ainés et ses fils, qui
ont repris la ferme familiale (naissance des petits veaux, travaux de fenaison, etc...)
A la différence de notre génération, il me semble que mes neveux sont plus proches du monde urbain, plus éveillés, et curieux.
Si mes parents ne m'avaient pas encouragé à faire des études et à prendre mon envol, je serais sans doute, comme beaucoup d'autres copains-copines de
mon enfance, restés dans ce giron.
Je ne regrette pas, loin de là, car j'ai conscience que cette double culture fait partie de moi, et qu'elle m'enrichit.
Et j'aime bien voir la campagne, l'été (seulement).
Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateurde télévision né à Calais le 19 décembre 1938.
Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d'Antivol, l'oiseau qui avait le vertige.
Par ailleurs, il a été le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaires
de Monsieur Cycolpède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théatre Grévin (1984) et au Théatre Fontaine (1986).
On lui doit également l'intitulé de la dépêche AFP annonçant le décès de l'humoriste : « Pierre
Desproges est mort d'un cancer. Étonnant non ? ».
En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman Où on va, papa? dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés.
Le livre, qui reçoit le pirx Fémina, suscite un certain nombre de controverses et une réponse de la mère des deux garçons.
Depuis, il a écrit deux autres romans : Poète et Paysan en 2010 et Veuf en 2011 (que j'ai bien envie de lire, j'en ai lu
beaucoup de bonnes critiques).