Ca y est.
On arrive à la fin juin, et c'est la rituelle question.
Tu me diras, il serait très inapproprié en ce moment, de demander à son interlocuteur ce qu'il fait à Noël, parce que, voilà.
C'est le passage obligé, comme de parler de la pluie et du beau temps, des dernières élections, du dernier crash aérien, de la disparation du King de la pop, ou de la possibilité pour Madonna
d'adopter un deuxième enfant du Malawi (ils avaient dit non, ils ont réfléchi, compté les billets, et ont dit oui).
Extrait d'une conversation chez ma coiffeuse (haut lieu de dialogues intersidéraux):
Elle : T'es bientôt en vacances?
Moi : Euh...non, en août.
Elle : Et qu'est ce que tu fais pendant tes vacances?
Moi : Euh...j'en sais rien, je n'ai pas encore de projets.
Elle : Quoi? T'as rien réservé?
Moi : Nan.
Elle : Ben pourquoi?
Moi : pffffffffff (intérieurement, ça s'entend pas à l'extérieur), je n'ai pas de projets, et pis si ça se trouve, je ne partirai pas.
Elle : Ah bonnnnnnn? T'as pas envie de partir en vacances?
Moi : Si, mais je n'ai pas de projets (en résumé, je suis toute seule, j'ai pas envie de partir en vacances toute seule, lâche moi).
Et là, heureusement que j'avais des papiers en alu sur la tête, sinon j'aurais pris mes jambes à mon cou.
Parce que c'est gonflant comme un brushing sur Bernadette Chirac, quand on nous pose des questions, et que l'on a pas de réponses.
Parce que je n'ai pas la répartie qui défrise.
Parce qu'il n'y a pas de quoi couper les cheveux en quatre finalement, de ne pas partir en vacances, ou plutôt de ne pas faire comme les autres.
Sauf que des fois si.
Parce que ça fait du bien au moral d'avoir des projets.
Comme lorsque l'on sort de chez le coiffeur.